top of page

L'INDÉPENDANCE D'UN MÉDIA

Le média Unpointcinq se définit comme « sans but lucratif, sans pub, non militant et non partisan ». Que signifie exactement cette formule audacieuse et comment s’applique-t-elle concrètement ?

Non militant, non partisan
 

 

Des débats éditoriaux

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Partenaires de diffusion

En tant que média de solutions, l’objectif d’Unpointcinq est avant tout de faire rayonner au maximum les contenus de son site sur les réseaux sociaux ou auprès de partenaires de diffusion. « Ne pas avoir de publicité nous permet d’innover et d’aller chercher des gens là où ils ne s’y attendent pas », souligne Philippe Poitras.

Depuis quelques années, on retrouve le logo et du contenu journalistique produit par Unpointcinq dans des médias québécois tels que le magazine L’Actualité et les cahiers spéciaux du quotidien Le Devoir.

« Le climat est un sujet tellement vaste qu’ils n’ont pas nécessairement les moyens de tout couvrir, alors nous proposons de le faire pour eux », indique Philippe Poitras. Les articles sont proposés gratuitement à L’Actualité et contre rémunération dans les cahiers spéciaux du Devoir.

Dans ce contexte, le média occupe une fonction similaire à celle d’une agence de presse. M. Poitras précise que de nouveaux partenariats de diffusion sont en cours de création. « Cela montre qu’on n’est pas juste un média de solutions, mais d’impact social », fait-il valoir. 

Des contenus sont élaborés en partenariat avec d'autres jeunes médias, tel que Tabloïd. Cette plateforme de reportages numériques a été lancée en 2017 par le groupe Québécor afin de rejoindre un auditoire plus jeune.

Des institutions comme des universités et des entreprises contactent d’ailleurs régulièrement Unpointcinq pour profiter de son expertise en action climatique développée depuis trois ans. « On s’aperçoit qu’on a pris une place dans l’écosystème », observe M. Poitras.

 

PartenariatDevoir.jpg
tabloid_edited.jpg

Le point de vue de l'éditeur, Philippe Poitras


Les défis Facebook

Deux défis ont été organisés sur Facebook, l'un invitant les abonnés à réduire leur déchets, l'autre leur consommation
de viande. Nous avons demandé à M. Poitras si ces défis concordent avec l'aspect non militant de la politique éditoriale. 

Une posture éditoriale "orientée"
Défis Facebook

Modèle d’affaires

Unpointcinq compte sur l’appui financier, matériel et scientifique de plusieurs partenaires. Selon l’éditeur, Philippe Poitras, et le rédacteur en chef, Geoffrey Dirat, ils n’ont aucune influence ni droit de regard sur les contenus et la ligne éditoriale.

« Sans subvention, on n’existe pas », lance Philippe Poitras. Depuis ses débuts, le média de solutions fonctionne en effet grâce à une subvention gouvernementale issue du programme du Fonds vert, renouvelée tous les ans. La ligne éditoriale étant axée sur l’action climatique, c’est-à-dire les solutions et non les problèmes, le gouvernement n’aurait de toute façon aucun intérêt à faire changer.

La Caisse Desjardins fait également partie des partenaires financiers. « Ils nous ont donné une contribution de mission, avec un montant sur deux ans, explique M. Poitras. En échange, nous leur avons offert un peu de visibilité sur notre site internet et sur l’infolettre, c’est tout. » En dehors de cette entente, Desjardins n’a aucun contrôle sur le contenu éditorial et n’a jamais cherché à en avoir.

Dans ses contrats avec les partenaires financiers, le média précise que son intégrité éditoriale doit être respectée. « Et si un nouveau joueur voulait influencer notre contenu, on n’accepterait tout simplement pas le partenariat », ajoute M. Poitras.

money-2696228_640.jpg

Un modèle en transition

Même en étant un média doté d’une ligne éditoriale nichée, Unpointcinq fait face aux mêmes problématiques que les autres médias, en termes de revenus. « Notre positionnement de médias de solutions pourrait intéresser les philanthropes, estime Philippe Poitras. Dans le monde anglo-saxon, de grands donateurs font des dons immenses de plusieurs millions à des médias de solutions. Au Québec on n’est pas rendu là encore, mais ça pourrait venir. »

 

Ultimement, le média souhaiterait devenir autonome et indépendant des subventions gouvernementales. Il pourrait atteindre cet objectif grâce à des dons de fondations ou d’entreprises, notamment.

« Nous réfléchissons à plusieurs produits et services qui pourraient être développés en parallèle de l’éditorial, révèle M. Poitras. Du contenu de marque pourrait ainsi être proposé plus tard, mais cela se ferait par le biais d’une équipe de production totalement différente de l’équipe éditoriale, selon lui.

Unpointcinq proposera aussi des formations en matière de communication de l’information climatique dans tous types d’organisation.

Une équipe principalement composée de journalistes indépendants

 

L’équipe éditoriale d’Unpointcinq est composée principalement de pigistes, aux bagages variés et d’horizons différents, réunis par le plaisir de créer du contenu portant sur l’action face aux changements climatiques au Québec. Partisane d’un journalisme de solutions, l’équipe tient à mettre en lumière les solutions mises de l’avant dans la Belle Province. Échanges avec une de leur fidèle collaboratrice : Émélie Rivard-Boudreau.

 

 

 

« C’est sûr qu’il y a positionnement, mais l’angle d’Unpointcinq c’est les changements climatiques et scientifiquement c’est quelque chose qui n’est pratiquement plus contesté. » - Émélie Rivard-Boudreau

 

 

Voulant des collaborateurs de tous profils sur l’entièreté du territoire québécois, Unpointcinq approche Émélie Rivard-Boudreau en 2018, car elle a, comme elle le dit si bien, « la particularité d’être en Abitibi ». Ainsi, l’« Abitibiste » rédige depuis une douzaine de textes par année pour le média.

 

Questionnée sur son implication personnelle vis-à-vis l’environnement, la pigiste répond qu’elle estime davantage Unpointcinq comme un média scientifique, que militant. Elle raisonne qu’elle n’aurait pas été intéressée à collaborer avec le média le cas échéant. « Je n’ai pas de malaise parce qu’on est vraiment dans les faits. C’est un média très scientifique, on a des réviseurs scientifiques. Tout est très rigoureux. »

 

« Comme humain tu as des préoccupations, tu écris sur les affaires qui te font vibrer comme telles. » - Émélie Rivard-Boudreau

 

Émélie Rivard-Boudreau écrivait déjà sur l’agriculture et la foresterie notamment comme correspondante régionale pour La Terre de chez nous dans des médias qui s’intéressaient déjà, de près ou de loin, à la question du climat. « Je trouve que mes clients font une belle boucle, je peux aborder le même sujet sous différents angles ».

 

Elle est d’avis qu’un média qui possède une idéologie nichée n’est aucunement en contradiction avec l’indépendance journalistique.  « Comme pigiste, peu importe le média pour lequel je travaille, je m’adresse à un certain lectorat et je dois répondre à ses attentes. Donc, mon indépendance journalistique je trouve qu’elle est pratiquement totale dans le sens où j’écris pour d’autres clients également. » Elle ajoute qu’à ses yeux, la pige préserve l’indépendance.

 

Or, elle admet parfois se trouver dans des situations plutôt embarrassantes. « C’est correct l’indépendance journalistique, mais un moment donné tu côtoies des humains aussi, qui t’alimentent en sujet ». Anecdote : la pigiste raconte qu’Unpointcinq lui a déjà demandé de rédiger un texte sur l’empreinte carbone du bœuf. Or, elle n’était pas tout à fait confortable à l’idée d’écrire que la viande de bœuf est dommageable pour l’environnement, compte tenu de sa collaboration avec La Terre de chez nous, référence québécoise en matière d'actualités agricoles. « Mon indépendance était un peu déchirée entre mes deux clients ». Tout est bien, qui finit bien! Après discussions avec Geoffrey Dirat, la journaliste a finalement pu rédiger un texte nuancé sur une entreprise de bœuf carboneutre.

« C’est toujours délicat un média sans publicité parce qu’il faut qu’il soit financé d’une quelconque manière, et il ne faut pas que ça intervienne dans l’indépendance journalistique du média. » - Émélie Rivard-Boudreau

 

 

Émélie Rivard-Boudreau avoue qu’il est parfois plus facile de consulter des spécialistes de leur partenaire Ouranos, un consortium sur la climatologie régionale et l'adaptation aux changements climatiques. Elle relativise : « si la personne est un ou une spécialiste, elle reste experte dans son domaine ».

Émélie Rivard-BoudreauExtraits d'entrevue
00:00 / 00:54
bottom of page